Nodia [04/09/04]

Evan avait laissé s’écouler un peu de temps. Autant pour lui que pour laisser Mallory conduire ses recherches. Il venait la voir dans son bureau pour parler des résultats autour de Nodia. Le colonel Sumner avait déjà reconnu l’intérêt d’une mission d’exploration sur la planète s’ils parvenaient à la localiser. Vis-à-vis d’elle, il préférait faire comme si rien ne s’était passé. C’était une sorte de dénie, et il en était conscient. Mais c’était de son avis le meilleur moyen de conserver de bonnes relations. Du moins des relations suffisamment saine pour qu’ils puissent continuer à travailler ensemble. Et il n’allait pas laisser cela gâcher deux dans d’amitié. Il arriva jusqu’à son bureau et entra. Il lui adressa un sourire simple :
« Bonjour Mallory, comment vas-tu ? »
Il s’arrêta devant son bureau et ne pris aucun siège. Il préférait rester debout. Il se dandina d’un pied sur l’autre :
« Alors des nouvelles sur cette fameuse planète ? Quelque chose dans la base de données ? Le colonel Sumner est déjà en train de rassembler une équipe ! Le docteur Weir l’a convaincu de l’importance de cette mission ! Et moi…bon ben moi j’ai toujours ce sentiment irréprécible de vouloir aller su Nodia ! C’est chaque jour plus important ! Comme si une sorte de compte à rebours était en marche… »

Il se pencha en avant sur son bureau :
« Je t’en prie dit moi que tu as quelque chose ! »

Evan vint s’asseoir auprès de Mallory. Il était un peu tendu malgré tout, un peu plus raide qu’à l’ordinaire. Il était clairement impatient et à la fois nerveux d’être en présence de Mallory. Ils étaient tous les deux réservés en paroles aujourd’hui et cela faisait planer une certaine tension dans l’air, une sorte de mal aise.

Observant l’écran le major haussa les épaules :
« Je suis pas très sûr de ce que je dois comprendre à tous ces schémas et ce charabia…Tu as réussi à trouver la planète c’est ça ? »

Il se tourna de nouveau vers l’écran et plissa les yeux pour mieux le décrypter :
« Mmmmh, non ! Bon y a un truc avec cette planète c’est ça ? Te connaissant tu m’aurais pas fait asseoir si tu ne l’avais pas trouvé ou si tu l’avais eu aussi simplement que sur la base données ! Donc y doit y avoir une subtilité ! »

Il s’agita sur sa chaise :
« On peut quand même y aller hein ? »

Mallory avait un ton un peu hésitant. Evan la connaissait depuis plus de deux ans et il sentait qu’elle était mal à l’aise pour le moment elle se concentrait sur le compte rendu de Nodia. Les nouvelles étaient vraiment bonnes. Elle s’était donnée beaucoup de mal pour avoir de bonnes informations. Il était surprenant d’apprendre que les deux points possibles dans l’espace pouvant correspondre à l’adresse d’une porte n’en avait justement pas. Les anciens auraient-ils oubliés de mettre à jour leur base de données ? Cela ne leur ressemblait vraiment pas. C’était très curieux. Mais ils en auraient le cœur net dans moins d’une heure :
« Hé bien ! Je sais où je serais d’ici moins d’une heure ! Je ne veux pas manquer les essais de la composition de ces deux adresses ! Je suis sûr que le colonel Sumner sera là également je suppose ? C’est pas le genre d’homme à manquer ça !»

Puis le ton de Mallory avait changé. Elle avait semblait clairement gênée ou perdue si on devait décrire sa réaction. Il savait ce qui allait suivre et ses lèvres se pincèrent. Evan avait tenté d’éviter d’arriver à ce moment mais il savait qu’il ne pourrait pas y couper. Il la laissa s’exprimer sans lui couper la parole. Mallory était touchée et mal à l’aise avec cette situation. Son émotion était palpable dans sa voix. Lors qu’elle eut fini il laissa s’écouler quelques secondes en clignant des yeux et il haussa les sourcils en prenant une grande inspiration. Puis il se tourna vers elle en faisant une moue de réflexion :
« Bon je suppose qu’on y coupera pas…Mallory on a traversé tant de choses en deux ans ! Je sais que je compte pour toi, tout comme tu comptes pour moi ! Enfin pas exactement pareil mais quand même ce n’est pas rien ! Mallory tu ne peux pas être certaine qu’on ne sera pas heureux si on était ensemble ! Ni de ne pouvoir apporter mon bonheur ! Surtout si tu n’essaie pas … »
Evan haussa les épaules et son regard se porta au loin dans la pièce. Ils étaient deux adultes maintenant et il fallait parfois se faire une raison sur le fait que ça ne pouvait pas marcher. Surtout si une femme comme Mallory n’en était elle-même pas convaincue. Evan savait que ses précédentes relations avaient laissées des marques à la jeune femme. Il ne fallait donc surtout pas précipiter les choses. Il soupira :
« Je ne te forcerais la main en rien Mallory ! Si après deux ans d’échanges et qu’on se connaît tu n’es pas convaincue que ça peut marcher entre nous maintenant, je doute que tu le sois plus tard malheureusement ! Je…je n’ai rien concrètement à te répondre… »

Mallory, fit référence à sa relation passée. Une relation qui l’avait meurtrie déjà deux ans au par avant et dont elle lui avait parlé. Une expérience dont il avait parfaitement connaissance et qu’il n’avait certainement pas oubliée. Cela c’était cependant déroulé il y a deux années maintenant. Deux années depuis lesquels Mallory complètement changé de style de vie, de lieux, de culture, d’entourage. Evan avait peut être surestimé la guérison de cette vieille blessure. Et puis elle s’était fermée, de manière rapide et évidente. Il oubliait parfois qu’elle avait grandit dans un monde régit par les règles de bienséances et une sorte d’étiquette comme on pouvait le trouver au dix-neuvième siècle. Il la laissa parler et se leva en prenant une grande inspiration. Il posa délicatement ses mains sur ses épaules alors que les larmes coulaient sur ses joues. Il lui caressa les épaules espérant qu’elle se calmerait un peu. Il chercha ses mots et son ton lent et détaché trahissait le fait qu’il marchait sur des œufs :
« Je sais ce à travers quoi tu es passées Mallory ! Ne crois pas que j’ai pu oublier ce que tu m’as dit ! Je sais que sur ta planète, ce genre d’évènement doit être encore assez tabou ! En tout cas sur terre ça l’est resté longtemps ! Mais plus aujourd’hui ! Quand on vit un traumatisme de ce type…on a besoin de temps pour se reconstruire c’est certain ! J’ai certainement dû surestimer la cicatrisation de cette blessure ! »

Il marqua un temps de pause, il cherchait une nouvelle fois ses mots, et il s’accroupit devant elle :
« Regarde-toi Mallory ! Pendant deux ans ta vie a totalement changée ! Tu es partie sur une autre planète, une autre culture la notre ! Où les crimes conjugaux ne sont pas impunis ! Tu es devenue une exploratrice interplanétaire, tu as servi avec les meilleurs du programme Porte des Etoiles pendant tout ce temps ! Tu es allée au devant du danger, et tu as combattu ce qui est certainement le pire ennemi que la Terre ai connu ! Tu as fait face aux Goa’ulds, à des êtres qui inspirent la peur a des milliers de personnes à travers une galaxie ! Tu leur as fait face et tu les as fait plier ! Tu es une femme forte Lorry ! Plus forte que n’importe quel habitant de ton monde ! Je le crois fermement ! Quoique t’ait fait Sylvion ! Il faut que tu te libères des blessures qu’il t’a infligées ! Car tant que tu les laisseras te faire souffrir…tu le laisseras encore avoir le dessus et tu te priveras d’occasions d’être heureuse… »

Evan sortit un morceau de tissu de sa poche et le porta aux joues humides de Mallory :
« Tu n’es pas prête à retenter une relation soit ! Si je ne peux pas t’inspirer assez de sécurité pour que tu passes au dessus de cette épreuve…alors peut-être qu’une relation plus qu’amicale n’est pas indiqué ! C’est dur, mais la vie n’est pas parfaite et je peux l’accepter ! Mais tu es une battante et forte ! Il faut que tu en prennes conscience Lory ! Je sais que tu veux mon bonheur ! Mais parce que je tiens aussi à toi, je pense qu’il faut que tu refermes ces blessures et les laisses derrière toi ! Pour ceux qu’on aime on souhaite toujours le meilleur, je ne voudrais pas que tu le rate, et ce même si ce n’est pas moi à cause de ça ! »

Il déposa délicatement ses mains sur celles de Mallory pour l’inviter à décroiser les bras et s’ouvrir à nouveau :
« J’ai trente ans passé Mallory ! Je peux accepter que l’amour que j’ai pour quelqu’un soit à sens unique ! Ca ne marche pas toujours…c’est dur, et il me faudra encore du temps pour que ces sentiments changes, beaucoup de temps ! Mais je refuse que tu continues à te laisser ronger de la sorte ! Tu as la force de vaincre cette blessure en toi ! Et s’il faut que je sois là comme ami pour t’aider, alors c’est l’ami qui t’aidera, pas l’amoureux ! »

Le major la serra brièvement contre lui :
« S’il le faut vraiment, je peux mettre mes sentiments de côtés pour toi ! C’est une chose difficile, mais lorsqu’on aime quelqu’un on est prêt à n’importe quel sacrifice ! »

Evan lui sourit tandis qu'elle disait que faire face à ses blessures et à un goa'uld était différent. Quelque part elle avait raison mais pas entièrement. Elle baissa le regard et il l'invita à le reporter sur lui:
"Tu sais, un oppresseur et un être mauvais reste toujours le même! Il fait du mal et se sert des coups qu'il inflige pour continuer à faire courber l'échine! Et...tu n'es pas seule Lory, jamais! Tu as des amis qui seront toujours là pour t'épauler dans les difficultés que tu affrontes!"

Puis elle s'était approchée de lui et s'était blottie contre lui. Sa tête s'était pausé sur son épaule et Evan l'enlaça. C'était la suite logique à faire, et surtout ce dont elle avait besoin. Il la serra contre lui et posa sa tête contre la sienne. Il laissa passer quelques instants quand il finit par déposer un baiser sur son front. Il n'était pas question de profiter de la situation pour lui arracher un baiser. Il continua à la garder dans ses bras jusqu'à ce qu'elle se sente mieux.

Blottie dans ses bras, les yeux fermés, je profitais du moment. Cette étreinte était réconfortante. Il déposa un baiser sur mon front. Quelle douceur! Je lui parlais doucement...
" Seul quelqu'un au courant pourrait m'aider. Je ne suis pas si entourée que ce que tu crois... J'en ai parlé au Docteur Heighmeyer, quand tu étais... absent. J'ai trouvé ça si difficile à faire... mais j'ai eu l'impression de larguer un trop-plein. ça m'a fait du bien. "

Je marquais une pause, puis sans bouger d'un doigt, je lui dis:
" Depuis la mort de mon père, ma vie est comme un désert affectif... "
Je lâchais un soupir, et ma voix trahissait mon émotion.
" Je me sens tellement seule... Un peu de tendresse, c'est tellement bon... "

Je restais encore ainsi quelques instants, puis, sans quitter cette étreinte, je redressais la tête. Du coup, je faisais face à Evan de très près, peut-être même un peu trop. Je plongeais mon regard dans le sien. Mes yeux brillaient d'émotion. Mon ton était hésitant, mais je devais savoir à quoi m'en tenir avec lui.
" Est-ce que tu veux laisser tomber?... ou... m'attendre un peu?... "
Je regardais ses beaux yeux clairs. Durant un très bref instant, je vins frôler ses lèvres du regard, avant de revenir à ses yeux. J'attendais une réponse ou un geste...

[HJ: J'ai édité pour modifier la fin du post, juste après la question]

Evan l'avait de nouveau écouté, elle disait se sentir seule, elle disait se trouver au milieu d'un désert affectif. Et pourtant, tout était là pour qu'elle soit écoutée, appuyée. Et elle avait de quoi remplir ce vide affectif. Et pour le coup elle n'avait qu'à choisir. Mais partager un passé aussi lourd, s'ouvrir et se confier aux autres, ça devait tout de même demander de gros efforts. Evan replaça une mèche de ses cheveux et il lui caressa la joue:
"Tu sais...pour que les gens soient au courant, il faut accepter de leur parler, de leur faire confiance...Ouvre toi Mallory! Ouvre toi aux gens qui t'entourent! Tu es une femme merveilleuse, et je ne doute pas que tu te ferais très vite des amies! Tient il y a cette linguiste un peu tordue de l'équipe d'Highmore! ou même le docteur Gilmore, le copain musicien de Tim...ou même cet ancien! A Dix mille ans d'expérience il doit avoir plus d'un tour dans son sac pour toi..."
Un sourire se fendit sur son visage:
"Tu as déjà fait un pas avec le doc', laisse un peu de temps passer et ça viendra avec d'autres! Et tu verras alors que ton désert affectif se comblera de lui même!"

Elle demanda si Evan voulait laisser tomber, et ce dernier roula des yeux:
"Depuis plus d'un an je prends mon mal en patience! J'ai repoussé ces instants simplement pour que tu puisse guérir! Je n'ai pas attendu tout ce temps pour laisser tomber comme ça!"
Puis il remarqua le regard de la jeune femme. Il n'ajouta plus un mot et se pencha lentement en avant, ses lèvres se dirigeant vers les siennes. Il fit une partie du trajet et l'attendit.

" Je me sens tellement seule... Un peu de tendresse, c'est tellement bon... "
(HJ: reprise du post précédent pour s'y retrouver)

Evan me conseilla de m'ouvrir aux autres pour parvenir à combler le manque.
" Je parle avec les gens, assez facilement d'ailleurs... J'ai des relations amicales avec quelques personnes ici. Je n'ai pas de problème pour me faire des amis. Ce que je voulais dire, c'est que... "
Je lâchais un soupir. J'avais un peu de mal à trouver mes mots. Il me tenait toujours contre lui. C'était rassurant.
" Tu vois, cette étreinte... ça a peut-être l'air de pas grand chose... mais voilà le genre de choses qui me manque... "

Puis je lui demandais s'il voulait laisser tomber ou m'attendre un peu. Il me répondit, puis, voyant mon regard, il approcha ses lèvres des miennes, sans toutefois s'en emparer.
* Sylvion, vas au Diable! *
Alors, en fermant les yeux, j'approchais mes lèvres des siennes jusqu'à les toucher, et j'y déposais un petit baiser, tout simple et très court. Puis, sans m'éloigner, je donnais un autre baiser. Cette fois, je pris un peu plus de temps, et caressais lentement ses lèvres avec les miennes. Ce n'était pas un baiser qui exprimait de la passion, non. C'était un baiser empli de douceur, de tendresse... dans le calme, la confiance. Je me sentais bien. Ensuite, j'appuyais mon front contre le sien. Je pouvais sentir son nez contre le mien. Je posais alors une main sur sa joue, et l'autre à l'arrière de sa tête, et restais un instant ainsi, à attendre sa réaction.

Evan ne la lâchait pas, elle avait besoin de ce genre d'étreintes et il était prêt à lui en donner autant qu'elle en aurait besoin. Autant qu'il lui en faudrait pour devenir aussi forte qu'elle pouvait et devait l'être. Il prit une grande inspiration et continua à parler d'une voix douce:
"Il te suffit de demander Mallory...Tu sais que je n'aurais jamais rien contre te faire un petit câlin! Et si ça ne va pas, tu sais que tu peux venir me voir quand tu veux!"

Mallory avait embrassé Evan, un petit baiser pour commencer. Chaste, mais plein d'émotions, aussi court qu'il fut, il fut suffisant pour faire bondir le coeur d'Evan dans sa poitrine. En la tenant aussi près de lui, il devait être certain que même elle avait sentit sa réaction. Puis ils avaient échangés un autre baiser, tout aussi doux et tendre. Plus qu'une simple baiser, c'était de l'avis d'Evan le premier pas qu'elle faisait pour combattre ces peurs. Il sourit une fois que leurs lèvres se furent quitter, son regard couvrait Mallory de douceur. Leurs visages ne s'éloignèrent pas et le souffle d'Evan était profond. Il essaya de calmer son rythme cardiaque et chuchota, comme pour préserver la douceur et la délicatesse de l'instant:
"Je t'aime Mallory...Mes sentiments pour toi sont des plus sincères...Quoiqu'il arrive je serais toujours là pour toi si tu as besoin de soutien et d'un ami...comme je l'ai été dans le passé!"

Il la garda encore contre lui, la serrant un peu plus fort contre lui. Ce baiser, cette étreinte, cette légèreté, il ne voulait surtout pas la briser. L'instant était trop parfait pour ça. Il passa une main dans ses cheveux et ne changea rien à leur étreinte.

Evan avait sursauté avec elle au moment où sa montre avait sonné. Il sourit à nouveau quand elle lui expliqua d'où ça venait. Ils s'étaient écartés l'un de l'autre, Evan haussa les épaules à la proposition de Mallory et il sourit à nouveau:
"Bien entendu pourquoi pas! Je veux dire j'ai quand même hâte de savoir si on a enfin trouvé où on va!"

Il fit quelques pas et se retourna quand elle lui demanda de rester discret sur ce qu'il s'était passé. Il lui adressa un regard tendre:
"Bien entendu si tu préfères que l'on fasse comme ça pour le moment alors faisons comme ça..."

Puis dans le couloir vint l'idée d'une nouvelle séance de relaxation. Evan haussa encore les épaules:
"Ca dépendra de ce que nous avons trouvé et de ce que Elizabeth nous dira...Mais bon, on aura qu'à essayer une nouvelle fois! Histoire d'être certain qu'il ne reste plus rien de caché dans le fond de ma mémoire!"

à suivre ici