[22/07/04] petite pause (avec Aaron)

La cité était extraordinaire, tout ce qui s’y trouvait était fascinant et chaque découverte m’enthousiasmait davantage que la précédente. Savoir que les miens avaient vécu ici et que peut-être moi aussi, me redonnait un peu d’espoir de me souvenir un jour de quelque chose, et j’étais désormais plus à ma place ici que sur Terre. Je n’avais pas une minute à moi depuis mon arrivée, j’étais sans arrêt en train de travailler et en vadrouille dans les zones de la cité déjà explorée.

Il était temps que je prenne un peu de temps pour moi, je décidais donc de prendre ma journée pour me détendre et essayer de profiter un peu plus de ce que la cité avait à m’offrir, autre que ces labos et ces technologies. J’avais entendu dire que la vue des balcons de la salle d’embarquement était vraiment une chose à voir absolument, si c’était si spectaculaire que ça, j’avais tout intérêt à aller voir ça par moi-même.

Je me rendis donc sur le balcon, tout en saluant les personnes que je croisais. Dès que les portes s’ouvrirent, je remarquais que je n’étais pas seul, une femme était déjà là, assise sur un banc, regardant vers l’horizon. Elle était blessée et avait le bras gauche en écharpe, sa silhouette me semblait familière et je décidais donc de m’approcher pour en avoir le cœur net, si ce n’était guère le cas, nous allons rapidement faire connaissance.

Je m’installai à côté de la jeune femme tout en la saluant, et quel ne fut pas ma surprise quand je constatai que la femme en question n’était autre que Mallory, c’était une rencontre plutôt inattendue, je n’étais pas au courant qu’elle faisait partie de l’expédition. Je n’étais pas mécontent de la voir, loin de là, le séjour allait être plus agréable avec une vieille amie.

« Hé ben, pour une surprise, c’est une surprise, je ne m’attendais pas à voir ma charmante Mallory ici, je ne savais pas que tu faisais partie de l’expédition. Je suis content de te voir en tout cas, et je vois que tu as déjà fait des folies de ton corps, comment as-tu fait ton compte pour déjà réussir à te blesser ? »

La jeune femme ne réagit pas à ma petite touche d’humour, c’était une chose habituelle avec elle, donc je ne fis aucune remarque à ce sujet, elle me raconta ensuite sa petite mésaventure avec un mécanisme. Ce ne doit pas être facile d’utiliser le matériel de la cité sans posséder le gène ATA, étant donné que la plupart des outils et technologies le demandaient. Elle n’avait vraiment pas eu de chance pour que ça lui arrive aussi tôt, mais heureusement pour elle, elle guérissait assez vite et ça n’allait la déranger que quelques jours.

Elle marqua une pause et continua en contemplant la vue que nous offrait les balcons, elle avait rejoint l’expédition à la dernière minute grâce à Jack, toujours prêt à filer un coup de main à ses amis ce bon vieux Jack. Malgré son petit incident, elle était ravie d’être des nôtres et ne regrettait rien. Elle termina en me demandant comment se passaient mes premiers jours sur la cité.

« Tout est parfait pour moi, je me sens à la fois comme un poisson dans l’eau et comme un enfant qui découvre sans cesse de nouvelles choses. Je ne suis pas du tout déçu du voyage et je suis bien content d’être ici aujourd’hui, je n’aurais pas pu rêver mieux. » Je marquai une petite pause et contemplait l’horizon avec fascination.

« C’est aussi la première fois que je viens sur les balcons pour admirer la superbe vue de la cité, c’est une pure merveille, et dire que ce sont les miens qui ont bâti tout ça, je suis fier de nous. » Cette dernière partie était dite sur le ton de la plaisanterie, je n’étais pas le genre de personne à me vanter, surtout pour quelque chose que je n’étais pas sûr d’avoir fait. « Plus sérieusement, je suis impatient de voir ce que la cité a encore à nous offrir et quels mystères elle nous cache encore. Je suppose que, toi aussi, sinon tu ne te serais pas embarquée ici avec nous. » Je lui souris avant de continuer d’observer les alentours.

« Et sinon comment vas-tu ? Hormis ta blessure au bras bien sûr. Il me semble avoir entendu qu’Evan était des nôtres aussi, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de le voir, est-ce que c’est vrai ou je me suis planté ? »

Lory fit une plaisanterie sur notre « incroyable décoration d’intérieur », il est vrai que la cité était une merveille, autant technologique, qu’architecturale, mais niveau décoration c’était on ne peut plus sobre, les Lantiens ne se sont pas embarrassés à décorer leur cité plus que nécessaire. « C’est vrai qu’on a fait mieux comme décoration d’intérieur. » Il n’y avait pas vraiment besoin de plus de décoration qu’il n’y en avait déjà, la cité était magnifique malgré tout.

Sa nouvelle vie sur la cité semblait lui convenir, les nouvelles découvertes et les nouvelles rencontres lui plaisaient. Evan était donc bien des nôtres comme je l’avais entendu, et, à sa manière d’en parler, elle était heureuse qu’ils soient ensemble sur la cité. Je ne savais pas vraiment ce qu’il y avait entre eux, s’il s’agissait juste d’une profonde amitié, ou s’il y avait autre chose de plus, leur relation était compliquée. Amour ou amitié ? Je me retenais de leur demander, car ça ne me regardait pas vraiment, mais ma curiosité me poussait à le faire, mais je me devais de résister à la tentation, ou tout du moins essayer. Je ne sais même pas si eux-mêmes avaient une idée de ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre, seul l’avenir allait répondre à cette question.

Elle me demanda ensuite ce qu’il y avait de neuf et, si tout allait bien, elle me demanda aussi sur le ton de la plaisanterie si j’avais de nouvelles conquêtes en vue. Je lui souris et observa l’horizon. « Hé bien, je me suis trouvé un petit labo sympa et je m’y suis installé avec quelques collègues et on bosse sur des technologies Lantiennes qu’on trouve par-ci, par-là. Je m’éclate à travailler sur tout ça, bien plus que quand j’étais au SGC, ici je suis à la fois dans l’inconnu, et dans le connu, c’est aussi déroutant qu’amusant je dois dire. En ce qui concerne de nouvelles conquêtes… Eh bien, ça va t’étonner… Mais je n’ai pas vraiment eu le temps de courir après les femmes. Je sais que c’est inhabituel pour moi, mais avec toutes ces découvertes je suis débordé, peut-être plus tard. J’en ai déjà par contre repéré quelques-unes pour plus tard, mais je n’ai pas encore eu le temps de faire connaissance. Quand j’aurais du temps libre, je me remettrais en chasse, comme certains disent. »

Je marquai une petite pause pour observer le magnifique paysage visible depuis les balcons. « Maintenant qu'on est tous les deux ici, on devrait en profiter pour bosser un peu plus ensemble, on en profitera pour perfectionner ton Ancien, tu finiras par le maîtriser sur le bout des doigts, après tout, tu m'as moi comme professeur ! » C'était dit sur le ton de la plaisanterie bien entendu, j'étais après tout le plus grand expert en Ancien sur cette cité, ce qui est logique vu mes origines.

Ses propos se tenaient, je n’étais pas aussi acharné sur le travail lorsque j’étais au SGC, j’arrivais à partager équitablement mon temps entre le boulot et tout le reste, bien que j’étais plus concentré sur un sujet en particulier, qui n’étonnait personne. En y repensant, je me suis rapidement fait une réputation de coureur de jupons et de dragueur, je n’y suis pour rien, les femmes de la Terre sont intéressantes et je les attire toutes, ou presque, ne soyons pas arrogants.

« Je sais, mais, depuis que nous sommes arrivées, je me sens bien plus attiré par cette cité et ces merveilles que par le reste. Du coup je mets tout un peu de côté pour me concentrer sur l’essentiel, mais ce n’est pas pour autant que je suis devenu un ermite qui ne fait que bosser dans son coin, je consacre juste un peu moins de temps aux autres. Ça ira mieux dans quelque temps et je reprendrais ma vie normale, pour le plaisir de ces dames. » Je marquai une petite pause en regardant le ciel comme perdu dans mes pensées. « Rentrer sur terre hein… Honnêtement, maintenant que je suis ici, je me sens enfin chez moi. Sur Terre j’étais un étranger, j’avais l’impression de ne pas être à ma place, même si je m’y sentais très bien, je ne sais pas si tu as un jour ressenti ça. En ce qui me concerne, ma vie a toujours été ici, ne pas pouvoir retourner sur Terre n’est pas un problème en soit, le plus dérangeant reste de ne plus revoir mes amis et de ne plus avoir accès à certains petits plaisirs propres à la Terre, mais ça… C’est dans un autre domaine. »

Je lui souris avant de rebondir sur son Ancien et Evan. « Ne t’en fais pas, je t’aiderais à éclaircir ces zones d’ombres, je te forcerais à me parler en Ancien pour perfectionner tout ça… Et ça aura aussi un côté pratique et amusant, ça nous permettra de discuter tranquillement sans qu’on nous comprenne, après tout peu de personnes maîtrisent cette langue. » La suite était le sujet le plus important et amusant à aborder, la belle retenue dont j’avais fait preuve auparavant s’envolait comme poussière au vent, après tout ce n’est pas de ma faute, elle me sait curieux, il ne fallait pas parler de lui. « Venons-en maintenant au sujet le plus intéressant, Evan ! Je me demande quand est-ce qu’il va se passer quelque chose entre vous, vous êtes toujours ensemble et sembler assez proche, et puis… A la manière dont tu parles de lui, ça peut laisser penser qu’il est plus qu’un ami, je me trompe ? Dis-moi tout ! » J’avais l’impression d’être une de ces femmes comme on en voit tant, qui se mêle de tout, mais la réaction de Lory pouvait être amusante, je ne pouvais passer à côté de cette opportunité, elle était trop belle.

Ma question l’avait un peu gênée et elle baisse la tête un instant avant de commencer à s’expliquer. Elle m’expliqua son comportement au moment où il sut qu’il partait alors qu'elle, non, avant de continuer sur ce qu’elle avait fait et sur leur relation. À l’entendre, la situation semblait un peu compliquée, elle ne comprenait pas vraiment dans quel sens ils étaient proches et elle termina par un léger sourire en me demandant s’il avait parlé d’elle. Pour ma part, la situation était assez simple et j’avais déjà une solution pour mettre les choses aux clairs… Évidemment, c’est une méthode que j’utiliserais, dur de savoir si elle en ferait de même.

« Je pense qu’on peut dire qu’il en pince pour toi le petit Evan, il te propose une dernière soirée qui aurait peut-être été romantique avant de partir, s’il ne ressentait que de l’amitié pour toi il ne t’aurait pas invitée pour un dîner chez lui. Je me trompe peut-être, mais c’est mon avis. Après, tu ne sembles pas savoir toi-même ce que tu ressens pour lui, mais pas de panique j’ai la solution ! Ce n’est pas la meilleure des solutions, mais ça te permettra d’éclaircir tes sentiments, normalement. »

C’est avec un grand sourire que je commençais mon explication. « Il faut que tu sois un peu plus comme moi ! Tu doutes de votre relation, et bien c’est simple lance-toi ! Tu débarques à l’improviste et tu l’embrasses ou tu peux aussi lui sauter dessus, mais c’est peut-être trop direct. Si tu sens quelque chose, c’est que tu ressens plus pour lui que de l’amitié, si tu ne sens rien, bah… C’est qu’il n’y a rien. Dans ce cas-là, tu t’inventes une excuse qui justifie ton acte ou tu lui dis la vérité et advienne que pourra. C’est une technique simple et efficace et ce n’est qu’un baiser, rien de bien dramatique. »

Il est vrai que ce n’était pas son genre, mais il faut parfois savoir changer ses habitudes pour mettre certaines choses aux clairs, j’aurais trouvé amusant qu’elle applique une solution telle que celle-ci, Evan aurait été on ne peut plus surpris d’une telle réaction de sa part. Elle commença ensuite une phrase qu’elle arrêta brusquement avant de détourner le regard et de rougir légèrement, elle me cachait quelque chose, aurait-elle rencontré un autre homme ? Décidément, cette petite rencontre allait s’avérer encore plus amusante que je ne le pensais. Alors qu’elle détournait le regard, je la fixais en lui souriant, elle devrait pertinemment savoir que j’allais la taquiner à propos de sa réaction.

« Et puis… ? » Je marquais une pause avant de reprendre. Lory ? Serais-tu en train de me cacher quelque chose, aurais-tu rencontré un autre homme qui te plait ? Tu sais bien que je suis curieux, je ne te lâcherais pas tant que tu ne m’auras pas tout dit, et tu sais qu’il en faut beaucoup pour me décourager. » J’approchais légèrement mon visage du sien. « Va y crache le morceau. »

Elle était gênée, mais elle me connaissait, elle savait que je n’irais rien dire et, que de toute façon je ne la laisserais pas s’en sortir sans rien me dire. Je la laissais me parler de l’homme en question, il s’était déclaré au bout de quatre jours, je trouvais cela assez comique. Plus elle avançait dans son explication, plus l’homme en question me rappelait quelqu’un, non ce n’était pas possible, ça ne pouvait être lui. Dans le cas où ce serait bien lui, la situation allait devenir on ne peut plus amusante, elle allait avoir du mal avec lui, pauvre Lory.

« Dis-moi, ce ne serait pas un gringalet brun aux yeux bleus, très énergique, qui ne s’arrête jamais, qui a toujours des idées folles, qui le font parfois passer pour un fou, difficile à arrêter et qui s’appelle Tim Creegan par hasard ? » Elle baissa la tête et rougit, j’avais tapé dans le mile on dirait, elle ne me le confirmait pas de manière claire, mais sa réaction en disait long. Je ris légèrement, non pas pour me moquer, mais parce que la situation était à mes yeux comique. Je redevins un peu plus sérieux, pour ne pas qu’elle croie que je me moque d’elle.

« Ça ne m’étonne pas de lui tout ça, il est parfois un peu trop direct et un peu rapide aussi, il te connait depuis seulement quatre jours, et il t’avoue déjà que tu le subjugues, je dois avouer qu’il a fait fort sur ce coup-là, rhalala Timmy. Tu verras, malgré ces petits défauts, c’est un mec bien et sympa, on ne s’ennuie jamais avec lui. Tu n’as peut-être rien fait de spécial pour lui plaire, mais tu es une femme séduisante et pleine de charmes, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il ait flashé sur toi. Si tu trouves qu’il ne manque pas de charmes, c’est un bon début, tu verras, il devrait te plaire, il faut juste arriver à le suivre par moment, ce n’est pas toujours évident, même si je suis par moment aussi fou que lui, mais il reste loin devant. »

Je marquai une petite pause pour lui laisser un petit peu de temps, avant de lui poser une question importante. « Qu’est-ce que tu penses de lui pour le moment ? Hormis le fait qu’il soit un peu trop direct bien sûr. Est-ce qu’il te plait ? »

« Je connais Evan depuis 2 ans, et il n'y a rien eu entre nous, ou presque »

Ou presque ?! Il s’était donc passé quelque chose entre eux, en même temps, en deux ans j’aurais trouvé bizarre qu’il ne se soit rien passé entre eux, surtout au vu de leur proximité. À l’entendre, tout semblait compliqué, je trouvais pourtant ce genre de situation simple, mais peu de personnes doivent avoir ma franchise et ma manière de voir les choses, serait-ce mon côté Ancien qui parle ?

Elle ne me laissa pas le temps poser ma question pour en savoir un peu plus à ce sujet, puisqu’elle reprit immédiatement la parole. Tim ne la laissait pas indifférent, quel dragueur ce Timmy, lui qui ne s’intéressait que peu à ça, il était doué apparemment le petiot. Je souris lorsqu’elle le dit « très éveillé intellectuellement », j’aurais pu émettre un doute là-dessus, car selon les circonstances et la quantité d’alcool dans le sang, il pouvait être tout l’inverse, mais ça c’est à elle de le découvrir.

Que pouvais-je dire de tout ça, mes conseils ne semblaient pas approprié pour elle, étant donné ma manière de voir les choses, soyez honnête et prenez des risques bon sang ! On ne vit qu’une fois il faut savoir foncer, même si c’est pour au final se prendre un mur, c’est parfois mieux que de ne rien faire.

« Rhalala, pourquoi toujours vous compliquez les choses, mettons les choses au clair selon mon point de vue. Tu connais Evan depuis deux ans, vous êtes très proche et il ne s’est rien passé entre vous, ou presque, je reviendrais sur le presque après, je suis très curieux. Et là, tu as Tim, qui débarque et qui au bout de seulement quatre jours ne te laisse pas indifférente, il a clairement eu le coup de foudre pour toi, et toi, tu sembles t’intéresser à lui.

C’est pourtant clair, si tu hésites déjà alors que tu le connais à peine, c’est vers lui que tu dois te tourner, peut-être as-tu eu le coup de foudre toi aussi, mais que tu ne veux pas l’admettre ? Je tiens à te dire que j’ai un regard totalement objectif sur ce qu’il se passe entre toi et eux, mais tu t’amuseras plus avec Timmy, crois-moi. Après c’est bien évidemment à toi de prendre la décision en fonction de celui que tu préfères, mais expliquez comme ça, ça semble plutôt simple non ? »

Je ne lui laissai pas le temps de répondre que j’enchainai directement sur ma question suivante avec un grand sourire. « Et sinon pour en revenir à Evan, c’est quoi ce “presque” qu’il s’est passé entre vous ? Si c’est un moment intime, inutile de rentrer dans les détails, ma curiosité a ses limites. » Et je lui fis un clin d’œil en prononçant ces mots.

Lory, Lory… Quelle femme compliquée et indécise, le cœur tiraillé entre deux hommes, il allait seulement falloir qu’elle se décide à un moment ou un autre de choisir l’un des deux. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde s’accroche tant à la monogamie, la polygamie n’a rien de mal, mais encore une fois c’était une manière de réfléchir qui m’avait valu ma réputation de dragueur coureur de jupons. Ce n’est pas de ma faute si j’ai du goût pour les femmes et que, plutôt que de me décider à en prendre une seule, je prends tout ce qui est à ma portée. Tout en restant un gentleman, j’aime beaucoup cette manière de penser, même si elle est parfois en discordance avec ma nature de séducteur.

En ce qui concernait Tim, la situation pour lui semblait être plutôt bonne, quoiqu’en dit Mallory, elle s’intéressait à lui plus qu’à un autre, c’était bien parti pour le petit Tim. Peut-être devrait-il ralentir la cadence tout de même, quatre jours pour se confesser je trouve ça rapide, il faudrait qu’on ait une petite discussion d’Ancien à jeunot.

Elle m’expliqua ensuite un peu plus en détail la situation avec Evan, il avait fallu que ce dernier fasse le premier pas pour qu’elle commence à le voir différemment et encore là, elle était hésitante sur ce qu’elle ressentait vraiment. Je n’avais jamais vécu une situation comme la sienne, il faut dire que durant cette année, je ne suis pas tombé amoureux, ça n’aide pas à comprendre ce par quoi elle passe en ce moment. Elle poursuivit par l’explication de ce "presque", une étreinte la veille du départ, une situation romantique qui ne faisait que la plongé encore plus dans le doute, je la plaignais.

Lorsqu’elle me demanda si je comprenais la situation, je ne répondis rien, je réfléchissais à quoi lui dire. Je me levai presque aussitôt et m’avançait pour m’appuyer contre le balcon, face à l’océan. Je me contentai de m’exprimer par des « humm » pendant une bonne minute, quand je finis par soupirer et me retourner. Je me tenais face à Lory, les coudes appuyer sur la rambarde.

« Je comprends la situation dans laquelle tu as, du moins dans la théorie, je n’ai jamais été confronté à une telle situation, mais je peux l’imaginer. Même le "dragueur" que je suis peut le comprendre. Il n’y a par contre pas de solutions ou de réponses miracle, il n’y a que le temps qui pourra te permettre de te décider, et les actions de tes deux prétendants bien sûr, faudrait pas voir à les oublier. Je ne fais pas souvent, voire jamais ce genre de réflexion, mais, une fois n’est pas coutume donc écoute bien ce conseil, le seul qui peut vraiment marcher pour toi. Je ne peux que te conseiller d’écouter ton cœur, il n’y a que comme ça que tu réussiras à avoir ce que tu veux vraiment. Inutile de réfléchir et de les comparer, si tu sens que le courant passe mieux ou, que tu te sens beaucoup mieux avec l’un d’eux, tu auras ta réponse… Elle finira par venir tout naturellement. Je ne te dirais pas de me croire bien évidemment, mais de ce que j’en ai vu, lu et parfois ressenti, ça marche à tous les coups. »

Je me redressai et fis quelque pas avant de reprendre. « Haaaaa, que penseraient les gens de moi s’ils savaient qu’il y a aussi la facette d’un homme romantique sous cette montagne d’idioties, de plaisanteries douteuses et surtout, sous cet aspect de dragueur invétéré… » Je me retournai soudain vers Lory en la regardant dans les yeux, un sourire en coin. « Ce sera… un petit secret entre nous. Ça ruinerait ma réputation si facilement acquise un coup pareil, donc on va garder ça pour nous. » Et je terminai en lui faisant un clin d’œil.

Ma dernière remarque avait amusé Mallory, je savais qu’avec elle mon petit "secret" serait bien gardé. Ce n’était pas vraiment un secret, mais je ne montrais pas vraiment cette partie de ma personnalité à tout le monde. En règle générale, je me contentai de passer pour un gros dragueur sûr de lui, qui ne se soucie pas réellement de l’opinion des gens, chacun est libre de penser ce qu’il veut de moi, je n’en ai cure.

Je remarquai qu’elle commençait à avoir froid, et elle me le fit remarquer. Elle me proposa de rentrer et de l’accompagner boire du thé dans ses quartiers. Cette proposition était plutôt intéressante et quelques idées me traversaient déjà l’esprit, « boire du thé », oui, oui, tout à fait et peut-être plus ?! Malheureusement pour moi, une telle situation n’était pas prête de se présenter avec Lory, elle n’était pas du tout comme ça. Je ne sais même pas si elle a déjà envisagée cette possibilité, je serais blessé si ce n’était pas le cas, je suis tout de même outrageusement séduisant. Quoi qu’il en soit, je ne comptais pas refuser son offre, et alors que je m’apprêtais à lui répondre, mon communicateur s’activa. On me demandait dans un des labos, un problème avec un appareil qui refusait de se désactiver, ceux possédant le gêne n’y arrivait pas, ce n’est pourtant pas bien compliqué d’éteindre un appareil. J’y arriverais les yeux fermés si on me le demandait, pourquoi eux n’y arrivait pas, il suffit de se concentrer un peu, de faire ressortir une ou deux veines à force de pousser et hop, le travail est fait.

Je regardais Lory, un peu dépité et je haussai les épaules.

« Malheureusement, je vais devoir décliner ton offre, un appareil capricieux pose quelques soucis dans un labos et personne n’arrive à l’éteindre, ni même à savoir à quoi il sert. On se fera ça plus tard, sans faute. Quand, je ne sais pas, mais on trouvera bien le temps plus tard pour se faire ça. »

Je lui fis un clin d’œil, la saluant ensuite, avant de la laisser seule sur le balcon, le boulot n’attendait pas.

[HRP : Comme j’ai pas d’idée, on va clôturer ici ^^]