[20/07/04] Et encore quelques bobos...

->>> Mess


Il la voit arriver, mais ça n'allait pas... D'ailleurs, Zelenka l'aidait. Il fronça les sourcils, se demandant ce qu'il se passait. Il décida de les suivre, et grand bien lui en prit puisqu'il dut aider Zelenka à porter Lory jusqu'à l'infirmerie. Elle avait le bras en sang; Est-ce que la plaie s'était ouverte? Elle semblait bien faible, avait-elle eut un accident? Pourquoi n'y avait-il pas eu d'alertes et de secours, alors?

Ils la déposèrent sur un brancard et Tim lui prit machinalement la main.

- Lory, qu'est-ce qui s'est passé?

Beckett étant occupé sur un patient, une infirmière passa voir les trois scientifiques.

- Ecartez-vous, je vous prie, que je puisse l'examiner! Ha, miss Quinn! Que vous est-il arrivé?

L'infirmière écouta Lory, qui semblait souffrir plus que de raison. Elle découpa la manche gauche et fit une grimace. Ce n'était pas beau à voir.
les deux hommes tendirent la tête pour voir... Mais l'infirmière les congédia gentiment, mais fermement...

Il avait décidé d'attendre. Zelenka lui avait donné une bref accolade assez distante mais amicale avant de partir dîner. Et Tim resta seul à tourner en rond. Elle s'était fait écrabouiller le bras. Combien de catastrophes pouvaient encore survenir dans ces locaux...?


***

Plus tard, Carson vint le voir. Il avait l'air crevé - une opération d'urgence après une journée de travail, ça fout sur les rotules! - mais confiant.
- Aye! T'es encore là, ben ça tombe bien. Bon, malgré les dégâts, ce n'est pas si grave, ça a été pris en charge à temps. Elle gardera le bras immobilisé pendant quelques semaines. Triple fracture du cubitus, double fracture du radius.

Tim haussa un sourcil.

- La vache.

- Tu l'as dit. Elle vient de se réveiller, je crois, tu peux aller la voir, mais pas longtemps, il va lui falloir beaucoup de repos.

- Ok. Merci, Carry.

- De rien, Isy.

Petites blagues de fin de journée, bienvenue pour décompresser un peu. Carson alla retirer sa blouse du bloc...

Tim alla directement dans la salle des alités... En effet, Lory était réveillée, bien que dans les vapes. Il vint se placer juste à côté d'elle et lui prit la main... droite, bien entendu.

- Hey, comment tu te sens?

Il fut pris d'un élan de tendresse dont il ne savait que faire. Il aurait voulu la prendre dans ses bras et la réconforter, lui dire que ça allait, tout ça. Il avait seulement sa main dans la sienne, et il ne pouvait de toute manière pas faire plus sans être déplacé ou avoir l'air de profiter de la situation.

- Mais non... t'en fais pas. Je suis un cataclysme ambulant, alors dans la catégorie pas doué pour garder les gens en bonne santé, hein, je peux postuler pour la première place.

Il lui sourit. Elle lui demanda de prévenir Evan. Il pensait que toute la base était au courant, mais bon, oui, il pouvait prévenir Evan.

- Bien sûr. En revanche, il passera demain; je peux pas rester longtemps, il est tard et Carson va probablement me mettre à la porte dans pas longtemps. Mais je préviens Evan sur le chemin du retour.

Il caressa le dos de sa main sans s'en rendre compte. Il soupira, et assembla ses pensées pour parler sans gaffer.

- Je suis désolé, pour ce matin... je voulais pas te mettre mal à l'aise. Mais faut dire quand même que je suis subjugué...

GAFFE! Ben voilà, pour pas la mettre mal à l'aise, c'était encore raté! Il soupira.

- Je suis désolé, j'ai pas encore totalement l'habitude, mes paroles m'échappent. Enfin, au moins, elles sont sincères. J'ai pas intérêt à me faire kidnapper par l'ennemi, je crois que je ferai un très mauvais menteur en cas d'interrogatoire!

Il préféra passer par l'humour, après tout, c'était une bonne diversion. Mais il venait quand même de lui dire qu'il était grave sous le charme, sans même rougir une seule seconde, en toute honnêteté.

- Bref...

Il avait mal compris ce que j'avais voulu dire. Il risquait de ne pas rester bien longtemps, mais il préviendrait Evan en sortant d'ici. C'était adorable. Il était désolé de ce qui s'était passé au matin... Il tenta de faire un peu d'humour pour détendre l'atmosphère. Je répondais à ce qu'il me disait avec un peu de décalage...
" Non, en fait, je connais beaucoup de choses, mais les relations je sais pas... je suis pas douée pour ça. "
Je fermais les yeux. J'avais la tête qui tournait.
" J'ai besoin de dormir... On se voit demain?... "
Je gardais les yeux fermés.


[21/07/2004]

Le matin.

J'avais les idées bien plus claires, mais je ne me souvenais pas bien de ce qui s'était passé la veille au soir, à mon réveil post-opératoire.

Evan était venu à la première heure et m'avait dit que Tim l'avait prévenu à ma demande. J'avais meilleure mine. Je souriais. Evan se montrait vraiment adorable. Peut-être même trop. Il y avait certainement quelque chose chez Evan que je n'avais pas capté, étant toujours à 100 000 lieues de penser à ce genre de relation. Il m'avait pris la main, lui aussi, avec beaucoup de tendresse. Et lorsque Tim arriva, je me retrouvais face à mes deux amis, mon regard allant constamment de l'un à l'autre. Je repris ma main de l'étreinte d'Evan, mais pas à temps pour que Tim ne s'en aperçoive pas. La situation était quand même un peu particulière...
" Bonjour Tim! " lui dis-je en souriant.

Il y avait l'inquiétude, bien sûr. Mais il analysait les réponses de Lory. Elle n'était pas douée pour les relations. Peut-être qu'elle ne captait même pas à quel point elle était attirante. Il y avait pensé une bonne partie de la nuit avant de finalement s'endormir.
Au lendemain, il se leva un peu tard, comme la veille, mais il alla directement voir Lory... et il songea qu'il devrait passer au mess parce qu'il n'avait rien mangé depuis la veille à midi.

Arrivé là, il vit Evan au chevet de Lory, et Lory reiter sa main de l'étreinte de celle d'Evan, comme si ça la dérangeait que Tim la voie ainsi, alors qu'elle lui avait dit qu'il n'y avait rien entre eux. Peut-être que les paroles de Tim faisaient elles aussi leur chemin dans l'esprit de Lory.

- Bonjour! Tu as l'air d'aller mieux.

Il salua Evan d'un sourire. Ce dernier décida de les laisser seuls, il avait à faire et puis... et puis bon, avec Tim, là, l'atmosphère devenait un peu bizarre. Pas besoin de mettre Lory mal à l'aise dès le matin.
- Je vais y aller, repose-toi bien, je repasse dans la journée quand j'ai du temps.

Il se leva et quitta la salle... Un dernier regard en arrière pour voir Tim prendre la main de Lory et... ouais bon, il quitta les lieux.

Tim avait juste déposé un baiser bref sur le dos de la main de Lory... juste comme ça. Il pensait que ça lui ferait plaisir de savoir qu'il pensait à elle et ne s'enfuyait pas en courant parce qu'elle était pas douée ou avait 100 lieues d'avances sur tout le monde. Puis elle était alité, et c'était un petit réconfort.

- Comment tu vas aujourd'hui? C'est pas trop douloureux, j'espère.

Tim me salua en arrivant devant nous. Il salua également Evan qui nous quitta en faisait une mine étrange, comme s'il en voulait à Tim pour quelque chose que je ne comprenais pas à ce moment là.
" Oui, ça va mieux. " Dis-je en souriant à Tim.

Et comme Evan partait...
" Bonne journée! Et sois prudent. " Lui répondis-je, sur le ton de la plaisanterie, puisque c'était moi qui cumulait les catastrophes.

Alors Tim s'approcha de moi et me prit la main. Je posais alors un regard pensif sur cette main qui reçu un baiser. J'eus une étrange sensation. C'était agréable ce contact sur ma main, tendre, chaleureux, réconfortant même. Puis il garda ma main dans la sienne, nos deux mains posées sur le bord du lit. Je regardais alors nos mains. Je me souvins alors de ce même geste... la veille au soir. Mes souvenirs de la veille était assez flou, certainement à cause de l'anesthésie. Une phrase de Tim me revint alors à l'esprit "je suis subjugué"... c'était fort! J'espérais ne pas avoir dit de bêtises la veille, car je ne savais plus ce que j'avais pu dire qui aurait amené Tim à me répondre "je suis subjugué"...

Tim me demanda comment j'allais.
" ça va. ça va être douloureux quelques temps, mais c'est supportable... "
J'adoptais alors un ton de confidence, tout en plongeant mon regard dans le sien. Ah... ces yeux!
" En fait, le médecin est adorable, mais j'aimerais quand même organiser mon évasion...
- Pas avant demain! " répondit Carson qui avait entendu malgré ma discrétion et la distance à laquelle il se trouvait. Je voulais plaisanter afin d'éviter une conversation gênante...
" Mais c'est qu'il a l'ouïe fine le geôlier! "

... Mais Tim tenait toujours ma main, et même si je trouvais ça plutôt agréable, je n'étais pas à l'aise avec lui pour autant. Je repris mon sérieux. Je regardais à nouveau nos mains.
" Je ne sais pas comment tu vois les choses. Là d'où je viens, les gens n'agissent pas ainsi. Les terriens ont des codes très différents. Du coup, je ne sais pas trop quoi penser de la façon dont "certaines personnes" agissent avec moi... dont TU agis avec moi. " Biensûr, par "certaines personnes", j'entendais Evan (sur qui je commençais à avoir des doutes) et Tim (qui, étant plus franc, pourrait peut-être m'apporter certaines réponses). Mais j'insistais ensuite sur le "tu" en m'adressant à Tim.

J'avais peu d'espoir qu'il comprenne ce que je voulais dire tout de suite, mais c'était cette façon de me tenir la main qui me chiffonnait... Pourquoi m'avait-il pris la main? Pourquoi Evan en avait fait autant? Quel code se cachait derrière cette attitude? Là d'où je venais, c'était presque un baiser, alors que ça avait l'air plus banal ici... à moins que la même intention ne se cache derrière ce geste. Devais-je alors laisser ma main dans la sienne, ou la retirer? Son contact ma plaisait, mais je ne voulais pas qu'il pense des choses qui n'étaient pas... vraiment.

A propos de l'évasion, Tim ajouta une petite pointe d'humour:

- Je lui ferai boire une bouteille de Clan Campbell et tu pourras t'enfuir ni vue ni connue!

Carson n'entendit pas, ou fit mine de ne pas avoir entendu, impossible à savoir. En tout cas, là, Tim et Lory étaient seuls. Il la regardait elle, et elle regardait... leurs mains. En était-elle gênée? Etait-ce trop?
il l'écouta, et interpréta ses paroles... Evan lui avait tenu la main et il en faisait de même. Il compris que tous ces codes lui étaient étrangers.

- Je vois. Hé bien...

Il essaya de mettre ses pensées en ordre. Il n'avait aucun problème pour en parler, mais il voulait être le plus clair et diplomate possible sans faire fuir Lory.

- En général, on prend la main des personnes qui nous sont chères. Cela peut-être juste amical ou plus. Une mère avec son enfant, un ami avec un autre ami, ou un homme avec une femme... c'est un signe d'affection.

Quant à comment il voyait les choses... cela revenait à déballer une quasi déclaration, en à peine une semaine, c'était assez improbable, mais parfois ça arrivait, ces p'tites choses là.

- En ce qui me concerne, je ne vais pas te mentir, tu me plais beaucoup. Je ne sais pas comment te dire les choses, puisque nos codes sont différents. Alors je préfère être franc, mais je n'ai pas envie de te mettre mal à l'aise ou de te faire fuir. Je sais que ça ne fais qu'une semaine qu'on se connaît mais le fait est que tu me plais beaucoup. Si le fait que tu sois un génie et que tu aies trente longueurs d'avance peut rebuter certaines personnes, tant pis pour elles, hein. Moi au contraire ça m'aimante. Tu éveilles ma curiosité, j'adore nos conversations... Après... faut que tu saches que tu es très jolie et très sympathique, alors forcément, je pense que tu peux plaire à pas mal de personnes.

Heu ouais... bon, voilà, les choses étaient dites. Est-ce qu'elle allait partir en courant malgré l'interdiction de Carson? Est-ce qu'elle allait éviter Tim à cause de cette attirance? Eviter Evan par la même occasion?

- Et donc... finalement, je ne sais pas comment agir avec toi. Comment ça se passe, sur Kelowna, quand on veut dire à une femme qu'on ressent quelque chose... un peu plus que de l'amitié, peut-être? Hier soir, par exemple, j'aurais voulu te prendre dans mes bras, juste comme ça, pour te réconforter, parce que c'est pas drôle de se faire broyer un bras et que dans ces moments, quelques instants de tendresse peuvent être très réconfortants et aider à garder le moral.

Il garda le reste pour lui, comme "en fait, j'ai juste envie de te prendre dans mes bras et..." Ouais, il n'allait pas aller jusque là quand même...!
En tout cas, comme il n'avait plus aucune timidité, il n'avait pas cessé de la regarder, ses yeux dans les siens.

En effet, c'était clair! Et elle avait retiré sa main... un signe qu'il se faisait des illusions que ça allait à sens unique? Il ne pouvait pas vraiment dire en ce moment précis. Elle était gêné, ça se voyait, elle cherchait presque un moyen de se planquer. Elle était adorable, avec ce petit air totalement...

Tim eut un petit sourire. Il demanda comment on faisait sur Kelowna... et il eut sa réponse... Ainsi, on passait la main sur la joue... Quand elle le fit, il en frissonna légèrement. La main douce de Lory sur sa joue, c'était...
Trop court!

Elle expliqua que se tenir la main c'était trop explicite. Il était vrai que sur terre, c'était un peu moins formel. On pouvait se donner l'accolade, se faire des câlins sans aucune connotation amoureuse ou sexuelle. Juste des gestes d'amitié et de tendresse. Même si généralement, ce genre de gestes étaient tout de même à dimension romantique.

- Je vois, oui.

Elle se massait les doigts de la main gauche... et elle en aurait pour quelques semaines, avec ça. Il la regarda...
Il s'avança un peu et posa sa main doucement sur sa joue avant de la retirer.

- J'apprends à communiquer...

Il se leva, prit le tabouret, et contourna le lit pour être du côté gauche de Lory.

- Je peux...?

Il lui prit la main gauche pour la masser doucement, passant ses doigts sur ses phalanges...

- Tu me dis si ça fait mal ou si y'a un endroit plus engourdi qu'un autre. Je me suis déjà cassé un bras... rien de bien comparable, mais au bout d'un moment, c'est agaçant. Faut pas trop bouger non plus...

Il comprit (mais pas tout) ce que ça signifiait... Puis il passa sa main sur ma joue, mais si vite que je n'eus pas le temps de réagir à ce geste.

Il déplaça son siège pour venir à ma gauche. Il prit ensuite ma main gauche et commença à la masser. Je posais ma main droite au dessus des siennes pour l'arrêter.
" C'est gentil, mais... "
Je fis une petite grimace en faisant "non" de la tête. Lorsqu'il s'arrêta, je regardais ses mains. Je posais ma main droite sur sa gauche, et pliais mes doigts de façon à les placer dans sa main.
" Je... " ne savais pas quoi lui dire de toute évidence...

Puis je relevais soudain la tête, en lui adressant un grand sourire et un regard quasi-pétillant... J'avais une idée.
" Tu voudrais bien me rendre un énooorme service?! J'ai besoin de m'occuper ou je vais exploser. Tu voudrais bien aller dans mes quartiers pour prendre ma tablette et mon jeu d'échec, et me les amener ici, s'il te plait? "
Il ne s'en doutait peut-être pas, mais d'où je venais, c'était une vraie preuve de confiance que d'envoyer quelqu'un chez soi de cette façon. On ne faisait ce genre de choses qu'avec des gens proches...
" Ma tablette est près du lit, et mon échiquier est posé sur l'étagère qu'il y a tout de suite à gauche en entrant. Tu me sauverais là... "

Encore quelques maladresses, peut-être. Mais il avait les mains de Lory dans les siennes. Signe qu'il y avait quand même un courant qui passait, non?
Elle était gênée et ne savait visiblement pas quoi lui dire. Il pouvait comprendre. Puis elle se ressaisit et lui demanda d'aller chercher sa tablette et son échiquier.

- OK, je te ramène ça... c'est sûr que rester ici à rien faire... autant crever!

Il se leva, caressa le dos de la main de Lory, avec une certaine lenteur, comme s'il voulait faire passer un message.

- Je reviens tout de suite!

Il se dépêcha. En fait il courut. Il avait encore l'estomac vide, mais il avait un moment privilégié avec Lory alors que bientôt il devrait passer la journée avec Mister Execrable. Alors bon, autant retarder la séance de torture le plus possible.

Il ouvrit la porte de l'appartement de Lory. Cela ressemblait vachement à son appartement. Il repéra la tablette et l'échiquier, là où Lory lui avait indiqué. Il prit les objets et quitta la chambre.

Il revint au pas de course encore une fois. Carson le dévisagea:
- Tu ne devrais pas être ailleurs? Il se passe quoi entre vous?

- Peut-être. On verra plus tard.

Et il arriva au chevet de Lory avec les deux objets. Il avait fait vite, en effet! Il posa le tout sur la table à côté du lit.

- Tiens. Si tu veux, on pourra se faire une partie d'échecs plus tard...

Tim partit très vite et revint très vite avec mes affaires.
" Merci, c'est vraiment gentil! Je vais pouvoir m'occuper... malgré ma séquestration! "
J'avais dit cela sur un ton mesuré pour que Carson puisse l'entendre, de là où il pouvait se trouver (je ne savais pas où, d'ailleurs!).
" Et pourquoi pas, oui. " à propos de la partie d'échec.

Le temps passait et Tim n'avait pas l'air de s'en inquiéter...
" C'est pas que je voudrais te mettre dehors, ne crois surtout pas ça, mais t'es pas attendu quelque part? "
Je ne voulais pas qu'il ait des ennuis parce qu'il restait là.

C'est alors qu'arriva mon plateau de petit déjeuner...


Puis la journée passa.

Evan revint dans l'après midi. Il me déposa un fichier photo des dernières trouvailles dans la cité, et partagea un petit encas avec moi. Ce fut bien agréable. Je me rendais compte que je me sentais plus à l'aise en compagnie d'Evan... du moins quand Tim n'était pas dans les parages. à cause d'une réunion, il partit avant que Tim n'ait pu revenir. C'était mieux. Et la tension des aveux retombée, la communication avec Tim serait peut-être plus simple qu'au matin, enfin, je l'espérais...

Kavanagh... les deux hommes n'étaient pas faits pour s'entendre. L'un avait un égo surdimensionné, et l'autre une verve libérée de toute gêne. Forcément, grand clash! Toutes les demi-heures, une pique tantôt cynique, tantôt Malgré tout, ils parvenaient à avancer sur l'énergie et le fonctionnement de certaines commandes de la cité.

Dire qu'avec ça, Tim avait oublié de prendre son petit-déjeuner... quand midi était arrivé, il s'était jeté sur trois sandwiches tellement il avait faim. Pas eu le temps de passer voir Lory non plus. Il se demandait comment elle allait, ce qu'elle pensait de ce qui avait été dit... de ses sentiments pour elle.

Puis vint la fin de la journée. Tim prit un bon café bien mérité, et fit une sieste d'une vingtaine de minutes, allongé sur son lit. Il se réveilla avec les paroles de Lory en tête. Pas à dire, elle commençait un peu trop à l'obnubiler, là...
Il se passa de l'eau fraîche sur le visage et se rendit à l'infirmerie pour rendre visite à son amie. Il était un peu plus de 18h.

- Bonsoir... Je n'ai pas croisé le geôlier, c'est le moment de filer en douce!

Il ne fit rien qui puisse la mettre mal à l'aise. Entendez par là qu'il s'abstint de lui prendre la main ou de lui caresser la joue malgré son envie de le faire.

- Comment ça va, ce soir?

Il s'assit sur le tabouret. L'avantage de ne plus avoir aucune timidité, c'était de pouvoir soutenir n'importe quel regard. Et à ce jeu là, Tim gagnait haut la main. Intimidé? Que non!

- De mon côté, malgré ma trèèèès grande amitié avec le Docteur Kavanagh, on a avancé un peu. Je pense qu'au prochain jogging, je serai capable de t'éviter une plongée dans l'eau glacée.

Il lui sourit. Il avait aussi l'avantage certain d'avoir un sourire communicatif.

- Une petite partie d'échecs? Je vais te battre à plates coutures...

En fait, il ne savait pas tellement jouer aux échecs, alors gagner... c'était loin d'être fait! Mais il savait magner l'humour et l'ironie. Il faisait des efforts, prenait sur lui, pour ne pas la gêner. Pourtant, il aurait voulu reparler de tout ça, de ce matin, d'être subjugué, tout ça... mais ça n'arrangerait certainement pas la situation. Elle savait quels étaient ses sentiments...

Nous passâmes un moment, ensemble, bien plus détendu qu'au matin. Nous fîmes quelques parties d'échec où j'appris quelques coups à Tim, qui ne demandait pas mieux que d'apprendre... Il était friand de nouveaux savoirs, du coup, le échecs en faisaient partie aussi.

Le lendemain matin, je pus enfin quitter l'infirmerie... à condition de passer tous les jours pour les pansements. Le problème était que je ne pouvais plus manger seule quand il y avait des choses à couper au menu... mais je trouvais assez facilement de l'aide quand j'en avais besoin. Il y avait toujours Tim, Evan, Carson, Jennyfer, ou Leslie dans les parages quand j'allais au mess.

FIN