Visite surprise! part 3 [PV Katherine et Jenni][17/08/2004]

Elle accepta de m’accompagner, ce qui me décocha un sourire. Elle se traitait d’idiote, ce demandait de quoi elle avait l’air, après quoi elle me demandait de trouver le temps de parler à Shawn, de ne pas gâche notre amitié. Et, elle avait raison, même si je n’appréciais pas ce qu’il venait de se passer, je savais comme Kathe était quand elle voulait une information et la difficulté de s’en sortir face à son acharnement. Mais malgré tout il allait falloir quelques jours pour mettre de côté tout ceci et tout ce qui sortit de ma bouche fut un « Hmm » puis une petite latence et puis je repris.

« Je lui en parlerai dans quelques jours… Le temps que tout ça se soit tassé »

Puis je revenais sur ses larmes et lui proposait une excuse face à cette attitude peu habituelle du Major Highmore réputer pour être une dame de fer. Mon idée était de dire qu’une fois n’est pas coutume, je l’avais ennuyer avec des oignions d’où les larmes et pour ma main qu’on avait décidé de régler cela dans un petit combat.

« On dira que puisque je n’ai plus ma console pour les solutions pacifiques, on a dû régler ça lors d’un vrai combat et que j’ai frappé un mur quand tu as esquivé mon coup… »

Je n’avais aucune envie que cette affaire s’ébruite, après tout ceci ne concernait personne hormis Shawn, elle et moi. Pour le reste de la cité, il n’avait pas à être accourant.

« Et tu n’as pas l’air d’une idiote, loin de là. Au contraire c’est moi qui me sens un peu idiot dans cette histoire. »

J’avais frappé Shawn sans connaître les faits, je l’avais juste frappé sans  m’en rendre compte.
Pendant notre voyage vers l’infirmerie je me massais la main, espérant que la douleur disparaisse même si cela ne faisait rien. Je regardais Kathe du coin de l’œil et avait une envie folle de la prendre à nouveau dans mes bras, mais au lieu de cela je me contentais de rester là, à la regarde puis sur le ton de l’humour.

« En tout cas je me souviendrai que donner un coup de poing à un ami, pour une fille ça fait mal. »

On approchait de l’infirmerie, y rentra et j’attendis bien tranquillement quelqu’un vienne voir cette main et quand un doc arriva je lui expliquais la raison de ma venue en lui disant que ma main avait percuter un mur.

« J’ai eu la bonne idée de frapper un mur, je suis donc venu voir si c’était le mur le gagnant ou si c’était match nul. »

Fort heureusement pour elle Sean avait une imagination bien plus débordante qu'elle. Il lui trouva rapidement une excuse pour justifier ses yeux rougis et humides. Elle se sentait vidée, comme l'on pouvait se sentir après un stress émotionnel intense. C'était pourtant bien idiot. Elle trouvait ca idiot elle s'était mise dans tous ces états pour ça. Elle frissonnait et resta auprès de lui pour le suivre à l'infirmerie. Durant tout le chemin les yeux du major ne décollèrent pas du sol. Elle était toujours perdue au fond d'elle même. Elle s'était renfermée et son mutisme premier était revenu. Une phrase avait retenu son attention. Elle parla d'une voix trainante, le fruit encore une fois de son stress émotionnel:
"Tu ne devrais pas te battre avec tes amis Sean. Je te l'ai déjà dit mais...pour quelque raison que ce soit ne le fait pas. Tu as frappé un ami de longue date avec lequel tu t'amuses bien pour quoi? Pour moi? C'est touchant Sean mais...Ca ne vaut pas le coup de ruiner une telle entente."

Ils arrivèrent finalement à l'infirmerie. Katherine l'accompagna jusque l'un des lits ou une infirmière l'avait fait assoir. Elle regardait autour d'elle à la recherche de quelque chose sur quoi concentrer son esprit. Mais rien ne vint. Elle se sentait toujours mal à l'aise et tiraillée. Elle devrait prendre un moment pour rejoindre ses quartiers, prendre une bonne douche et du repos après tout ca. Finalement un docteur arriva. Sean fit preuve d'humour comme d'habitude et cela parvint enfin à lui rendre un petit sourire. Elle regarda de biais vers sa main, puis enfin vers lui. Une certaine tendresse l'avait gagne:
"Oui c'est ce qui arrive quand on joue à l'imbécile...Dites nous au moins que ca main n'est pas casse s'il vous plait docteur..."
Elle lui adressa un regard sympathique traduisant quand même son inquiétude. Elle eut l’air de lui dire qu’il n’avait pas intérêt à s’être cassé quoique ce soit.

Étrangement – ou non – Jennifer n’éprouva aucune surprise en apercevant le major Highmore. Elle n’entretenait habituellement aucune idée préconçue sur ses patients, mais pour avoir déjà eu la femme comme patiente elle se doutait un peu que leur chemin se recroiserait en ces lieux. Elle s’arrêta face à eux. Eut le temps de les détailler en écoutant leurs paroles d’explication, et eut la sensation que quelque chose clochait. La jeune médecin haussa un sourcil et articula lentement, comme si elle trouvait incongru le comportement de l’homme : « Vous avez frappé un mur ? Intentionnellement ? » Elle ne put s’empêcher de remarquer – mais sans en faire un reproche, ni juger : « Je crois que vous avez tous les deux, le mur et vous, perdus. Mais on peut compter les points – montrez moi. » Elle examina la main, posa à l’homme diverses questions d’ordre médical sur sa douleur et l’emplacement de celle-ci, puis lui demanda de bouger la main et le poignet dans la mesure du possible, avant d’en arriver à sa courte conclusion du moment – qui n’était pas réellement une conclusion, mais plutôt une pratique courante à appliquée dans ce genre de situation : « Je vais devoir vous passer un scanner pour être certaine, suivez moi. »

Elle dirigea l’homme vers la machine en question, lui indiqua comment positionner sa main pour qu’elle ait le cliché qu’elle voulait, puis démarra le scanner. À la suite de quoi elle étudia attentivement l’image, le  temps qu’il lui fallut pour identifier ce qu’elle cherchait - peu visible surtout pour un œil non initié et à ne pas confondre avec autre chose. De l’index, Jennifer indiqua un emplacement à ses deux clients. « Vous voyez, là ? Ce sont les métacarpes. Ici, à la base de l’os, à l’auriculaire et l’annulaire, ces petits traits sont des signes de fractures. » Elle se retourna pour leur faire face et leur apprendre la bonne nouvelle. « Disons que vous êtes chanceux dans votre malheur : la fracture ne s’est pas déplacée. Et on va faire en sorte que ça reste ainsi. Une simple immobilisation de la main sera suffisante. » Elle s’arrêta de parler, leur laissant l’opportunité des questions ou commentaires.

Et voilà ce qui arrivait quand on donnait un coup de poing. Le verdict du docteur Keller était sans appelle, j'avais réussi à me faire une fracture, mais j'avais de la chance d'après ce qu'elle disait, elle allait juste immobiliser ma main. Je ne disais rien, je souriais au doc lui disant qu'au final c'était quand même le mur qui avait gagné. Je n'allais pas pouvoir jouer du saxophone pendant quelques jours, mais bon cela n'était pas des plus importants. Je regardais du coin de l’œil Kathe, je savais qu'en entendant la conclusion du médecin, elle allait se sentir un peu coupable.
Je tournais la tête vers elle, lui souriait tout en lui disant.

« Ne t'inquiète pas, ça va vite se guérir. Ce n'est pas si grave que ça. Pas vrai doc ?»

Puis je me retournais vers le doc, la regardant, d'un air qui lui demandait confirmation. Je ne voulais pas que le major se sente coupable de quoi que se soit, après tout ce n'était pas sa faute, mais la mienne. Je ne m'étais pas contrôlé, et me voilà donc blesser.

« Combien de temps va durer cette immobilisation? Et quand vous dites immobilisation ça veut plâtre ou atèle ?»

Cela me rappelait cette fois ou je m'étais blessé lors d'un match, un gars m'avait bloquer manière assez brutale et m'avait demis l'épaule. Au moins je me consolais en me disant que c'était moins grave...enfin c'est l'impression que j'avais. Je me retournais encore une fois vers Kathe en ajoutant avec humour.

« Si j'ai un plâtre, je veux un petit mot de ta part. Et un gentil, pas un ou tu me traites d'imbécile de geek, hein ! »

Je lui souriais, blaguais, pour l'apaiser un peu.

« Et cette fois c'est quoi qui vais avoir besoin de ton aide pour couper ma viande. »